Chaque mois, les Belgomums (regroupement de blogueuses parentales belges dont je fais partie) planchent sur un thème commun. Cela donne lieu à des productions contrastées, reflets de nos différences et de nos réflexions, toujours sincères, souvent drôles, parfois émouvantes. Pour ce mois d’octobre, le sujet choisi était « nos fails de maman », l’occasion rêvée de tordre le cou à l’image trop souvent lisse et aseptisée qui collent (à tort ou à raison) aux mamans blogueuses. Je vous invite à découvrir leurs articles sur la page facebook du groupe, ils sont surprenants de franchise et d’autodérision.
Et moi dans tout ça ? Où est ma copie ? Un peu en retard, non ? Le thème choisi, pourtant, est inspirant et des « foirages » de maman, j’en ai certainement des tonnes à vous raconter. Les cheveux de ma fille par exemple sont un « fail » permanent. Certes, ils sont beaux au naturel mais je suis incapable de lui faire la moindre coiffure réussie. Elle part donc régulièrement à l’école avec une couette pourrie qui dit zut à l’autre et des petits cheveux qui tentent de se faire la malle de tous les côtés. Je crie, je peste, je perds le contrôle régulièrement aussi. J’oublie des choses, je rate des gâteaux, je négocie beaucoup trop et je bâcle souvent le brossage des dents et la mise au lit. Et, je vais vous dire un secret : je m’en fous complètement. Dans cette quête universelle de la bonne mère, de la mère parfaite, je suis celle qui est restée bloquée sur la ligne de départ. J’ai le sentiment confus que le meilleur service que je puisse rendre à mes minus est de ne surtout pas chercher à être parfaite. Je veux me tromper, je veux sauter dans les flaques, je veux des chambres en désordre et des minus échevelés. Je fais de mon mieux et je n’ai aucune envie de monter la barre plus haut. Bien sûr, il y a les essentiels, les valeurs sur lesquelles je ne transige pas. Mais pour le reste que vogue la galère…
Nous pestons souvent, femmes et mamans, sur le poids que la société et les hommes font peser sur nos épaules. Et si on parlait un petit peu de notre rôle à nous, de celui que nous jouons vis-à-vis de nous-même, de nos amies, de nos sœurs, de nos congénères ? Qu’il s’agisse de maternité, d’éducation, de temps passé avec nos minus, d’allaitement, de mère parfaite ou de corps post accouchement, il me semble que notre pire ennemi, c’est nous. Nous, cherchant à tout maîtriser, tout contrôler, passant du gâteau pour l’anniversaire du petit aux devoirs du grand, jonglant entre les différentes activités de chacun le week-end, le tout en prenant des photos pour immortaliser chaque moment, chaque victoire, chaque petit pas qui nous rapproche de l’idéal que nous nous sommes fixés. Mais à quel prix ? Alors, moi, plutôt que d’essayer chaque jour de ressembler à celle que je ne suis pas, plutôt que de courir après une famille idéale que nous ne sommes pas, je m’efforce de faire l’inverse. Le combat est tout aussi difficile, je ne vais pas vous mentir mais je pense que le jeu en vaut la chandelle. Mon travail quotidien, loin de tout modèle de mère parfaite, est de lâcher prise, de me mettre moins la pression, d’accepter mes erreurs et mes imperfections et surtout de leur montrer que tout cela n’a finalement que très peu d’importance. Alors, oui, je fais des goûters maison pour mes minus, pas parce que cela correspond à un quelconque diktat mais parce que j’aime la pâtisserie et que cela me détend. Cela ne m’empêche pas de considérer qu’une glace en vacances c’est quand même un excellent repas pour un minus de deux ans, équilibré et tout et tout. Alors, oui, je fais de jolies photos que je publie sur Instagram parce que j’aime nous fabriquer des souvenirs et que j’aime me souvenir des belles choses mais j’essaie aussi, sur ce blog, de dédramatiser la maternité, de laisser une place aux doutes, au ras-le-bol et aux errances des jeunes parents…
La mère parfaite, je la fuis.
La culpabilité je la bazarde.
Et je me vautre avec délectation dans les bouches pleines de chocolat et les petites mains poisseuses…
Je vous embrasse…
novembre 3, 2016
Que je l’aime ton article! Moi aussi je zappe parfois le brossage de dents.. Lol. Ma maison n’est pas non plus un modèle de propreté et d’ordre.. (les cafards ne nous ont pas encore envahi!). Mais on vit, sinon on rate pleins de choses.. F..k la mère parfaite! 😀
novembre 5, 2016
Merci Maud pour ce bel article, sincère et drôle 😉
Je m’y retrouve tellement!
Des bises
Karima