Il y a quelques jours, je me suis rendue dans l’hôpital où j’ai accouché de mes deux minus pour une visite de routine (rien de grave, un orl). Il m’a suffit de voir l’entrée de la maternité, de sentir les odeurs des plateaux repas pour replonger un an en arrière. Confier le Minus à sa marraine, prendre la voiture, sentir quelques contractions bien douloureuses et puis très vite la péri et pousser pour accueillir un deuxième minus, une petite fille, la Missnuscule. C’était il y a un an aujourd’hui et comme pour beaucoup de parents, cela me parait à la fois hier et une éternité. Une éternité parce que maintenant qu’elle est là dans nos vies, elle semble en avoir fait toujours partie. Une éternité, parce que le temps file, que le nouveau-né est devenu petite fille, que les biberons de nuit, les yeux qui ne voient pas, les siestes interminables, les soins du cordon et tout le bataclan de ceux qui débarquent dans ce monde semblent déjà loin. Hier parce que malgré tout, c’est passé très vite et que l’on se souvient de tout avec une précision d’expert comptable.
Laissez-moi un peu vous parler d’elle, ce petit bout de petite fille d’à peine quelques mois qui a chamboulé notre quotidien et le cœur de son entourage. Laissez-moi vous parler de ma rouquine, ma fée, ma fille, mon ogresse. Car oui, il faut le savoir, la Miss est une ogresse version Gérard Depardieu (enfin sans la picole et les amitiés politiques discutables). Une boulimique de la vie et de son assiette, un petit ogre à 4 pattes qui rit, mange, joue et dort comme s’il n’y avait pas de lendemain. Toujours en mouvements, babillant en permanence, poussant son frère d’un coup de fesses pour lui chiper son jouet ou son repas, hésitante sur ses deux pieds ou rapide comme l’éclair à quatre pattes, la Missnuscule ne fait pas dans la demi mesure. Flanquée de son grand frère qui la couvre de bisous et d’attention, ils forment un duo tonique et souriant que Magnus et moi ne nous lassons pas de voir évoluer.
Il y a un an, j’appréhendais l’idée d’avoir une fille. Aujourd’hui et sans doute jusqu’à ce que l’adolescence me fasse changer d’avis, je suis émerveillée par tout ce qu’elle me fait découvrir. Je ne sais pas si elle sera médecin ou coiffeuse et en fait, je m’en fous, je lui souhaite juste d’être heureuse, droite et gentille (oui, dans mon vocabulaire la gentillesse n’est jamais péjorative).
Depuis qu’elle est là, le Minus ne se lasse pas de me poser des questions du genre : « quand est-ce que la Missnuscule pourra se déguiser ? « , « quand est-ce qu’elle pourra manger toute seule ou faire du vélo? ». En général, je fouille dans ma mémoire pour lui donner une réponse plus ou moins plausible mais bien souvent j’ai juste envie de lui dire « ça viendra bien assez vite, chéri, profite ! ». Oui, demain ou après-demain, vous pourrez vous tenir par la main, vous disputer pour des raisons futiles, vous bagarrer pour savoir qui s’assied sur les genoux de la grande-marrante (heureusement elle en a deux), faire des batailles de polochon ou de boules de neige, nous trouver injustes et bouder dans votre coin, vous déguiser en Batman et Catwoman ou en ce que vous voulez, partager des secrets et des chagrins, rire comme des baleines à des blagues pourries qu’on ne comprendra pas toujours, partir en vacances sans nous, faire vos devoirs et rentrer trop tard, découvrir le monde et le quartier, dormir dans le même lit parce que c’est les vacances ou vous barricader dans votre chambre, trouver qu’on vieillit avec un peu de tendresse, vous concerter pour nous offrir des cadeaux à Noël ou faire ensemble votre liste à Saint-Nicolas, manger les derniers biscuits et préparer des gâteaux, rire, grandir, jouer et pleurer. « Tout cela viendra bien assez vite, chéri, profite !! »
Bon anniversaire ma rouquine, ma fée, ma douceur, mon ogresse !!
Laisser un commentaire