Blog blog y’a un invité : interview de Marie…

3 juin 2014 0 No tags 0

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Peux tu te présenter, toi, tes minus et ta région ?

 

Je suis une maman de 32 ans, très fière de sa petite métisse, Anouk de 2,5 ans et mamange d’une petite Clara, qui nous a quitté en novembre 2013, cinq jours après sa naissance. Mon compagnon est formidable, même s’il a la tête dure. C’est un excellent cuistot et un papa adorable !

 

Je suis originaire de Liège, j’ai grandi Province de Luxembourg, en pleine campagne, et je vis à Bruxelles depuis mes 18 ans (en kot, collocation, et depuis deux ans dans notre chez nous, à Jette). J’aime « l’anonymat » de la Ville (je sors parfois en pyjama), mais je regrette le calme et un grand jardin ! Je m’échappe dès que je peux.

 

Question maladroite ou mal posée sans doute mais comment se reconstruit-on après la perte d’un enfant ?

 

C’est très difficile à dire. A vrai dire, j’ai à peine l’impression d’enfin pouvoir ressentir la douleur et la tristesse. Après une tel évènement, le corps produit ses propres drogues. On vit dans une lucidité froide. On se réfugie dans le sommeil… Au fur et à mesure, on sort d’un état de stupeur et le vide s’installe. Je suis à ce stade je pense.

 

J’imagine que chacun vit son deuil différemment. Nous avons été beaucoup soutenu par nos amis. Nous avons pris le temps de se retrouver en famille, mon compagnon, ma puce et moi… et aussi nos parents et frères et sœurs qui nous ont vraiment portés. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de chercher de l’aide psychologique quand nécessaire. Mais je pense que la perte d’un enfant est constitutif d’une personnalité, le but n’est pas d’oublier.

 

 As-tu pu trouver du soutien auprès des médecins ou de services ?

 

Oui et non.

L’équipe médicale tant en obstétrique qu’en néonatale a parfaitement rempli son rôle d’information et d’ accompagnement… mais cela ne console en rien. Ca évite seulement de rajouter de la peine et de la douleur à une situation déjà extrêmement pénible.

 

Auprès des sages-femmes, j’ai eu le meilleur comme le pire. Je reste encore aujourd’hui scandalisée par l’attitude d’une stagiaire. Mais je ne suis pas en colère contre elle, je pense que les étudiantes ne sont pas suffisamment encadrées et briefées pour faire face à ce genre d’évènement. Par contre, j’ai eu un merveilleux soutien (le meilleur !!!) de l’équipe de nuit qui m’a réellement secouru dans mes pires moments de doute et de détresse et qui m’a permis de vivre le plus beau moment auprès de ma petite puce.

 

As-tu des trucs, des astuces pour rendre la vie ou les apprentissages variés de minus plus faciles ? Ou les grandes étapes genre les dents, le terribeul two etc…

 

Jusqu’à présent, mis à part sept mois de nuits blanches avant qu’Anouk ne fasse ses nuit, l’éducation d’Anouk a été un vrai plaisir. Pas de problème pour l’allaitement, la diversification, la propreté, le langage, etc. tout a coulé de source. Depuis que la puce est rentrée à l’école (fin avril)… on est entré dans le « terribeul two » et elle fait colères sur colères… On s’arme de patience et on essaie de tenir bon et de rester cohérent avec les règles… et de se dire que c’est une étape normale. Ça donne un avant-goût de la crise d’ado !

 

A part cela, j’ai quelques phrases-refuges. Celle-ci m’a permis de me rassurer  pendant les premiers mois de la vie de Anouk et vient d’une sage-femme lors de la visite de la maternité : « votre enfant aura besoin uniquement de deux choses que vous avez en vous-même : du lait et de la sécurité affective ». (Le fond de cette philosophie vaut bien entendu également pour les mamans qui n’allaitent pas !!!). Il y a aussi celle-ci : « L’enfant déteste les interdits mais aime les règles ». Je suis aussi très inspirée par la pédagogie du Dr. Fizhugh Dodson. J’essaie d’adapter mon comportement à la phase de développement de l’enfant. Par exemple, sachant que « le terribeul two » est en réalité une étape qui permet à l’enfant de s’affirmer comme personne, j’essaie de ruser pour que mes souhaits passent comme une opportunité donnée à l’enfant de s’affirmer. Au lieu de dire : « on va dormir », je dis « tu vas choisir le livre qu’on va lire avant de dormir ? » ou au lieu de « habille toi », je dis « par quoi tu vas commencer ? le pantalon ou les chaussettes ? »… Cette méthode dépend évidemment de l’état de mon cerveau et de ma patience car c’est un vrai exercice et j’avoue que dernièrement, cette méthode montre ses limites J Mais le Dr. Dodson dit que c’est normal alors je déculpabilise !

 

 As tu découvert de chouettes lieux pour minus ? Stages, sorties etc ?

 

Ma fille est très facile. Le plus bel endroit sur terre est le bac à sable. Comme j’habite à Jette, vous me verrez souvent à l’aire de jeu du Parc Beaudouin… et puis elle adore les canards. Je vais découvrir les stages Toboggan cet été ainsi que les stage De si de la… on verra !

 

 Ton « meilleur achat » minus c’est quoi ?

 

Je ne vois rien d’indispensable… à part bien entendu une poussette.

 

Mais voilà quelques achats que je ne regrette pas :

 

          Le moniteur de mouvement Angelcare. Etant d’un naturel anxieux ça m’a rassuré les premiers mois. Aujourd’hui, ça évite que Anouk sorte de son lit le soir (elle sait que si elle sort, ça sonne). Bien pratique.

          Son petit cartable Coq en Pâte. Adorable.

          Un mini-cassette fisher price 1€  sur ebay. On se refait toutes les chansons de récréamis et puis c’est génial de pouvoir l’enregistrer !

 

On collectionne aussi les « encyclopédies Babar Larousse », supers pour découvrir des nouveaux champs sémantiques !

 

 Ta spécialité culinaire pour minus ? Ton plat signature dirait-on dans top chef 😉

 

Oh la la, je passe ! Ce n’est pas moi qui cuisine à la maison ! Mais Anouk adore les pâtes aux épinards avec du fromage (rapé) et du jambon.

 

 Quelle est la plus vieille chose que tu possèdes ? (oui je fais dans les questions tordues)

 

J’ai quelques lampes « vintage » à la maison, sinon rien de très vieux. J’ai gardé peu de jouets de mon enfance (hélas), j’ai heureusement encore ma collection de disques de Chantal Goya et Henri Dès.

 

Si tu partais sur une île déserte avec tes minus et que tu pouvais emporter 5 jouets, que prendrais tu ?

 

S’il y a une plage, ma fille serait très fâchée que je ne prenne pas sa pelle et son seau ! Il faudrait aussi un ballon. Et pour les deux qui me restent, je choisirais deux petite figurines (lucioles, petits poney, etc.)

Merci Marie !

Maud Rendez-vous sur Hellocoton !

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